Le Salon des Artistes d’Ile de France fête ses 155 ans d’exposition à Versailles
Du 6 au 11 juillet 2021
au
CARRÉ À LA FARINE
Place du Marché Notre-Dame
70 bis, rue de la paroisse 78000 VERSAILLES
Salon ouvert tous les jours de 12h à 19h (entrée libre)
LES INVITÉS D’HONNEUR
Frédéric Brigaud
Pour la première fois Versailles accueille l’univers onirique de Frédéric Brigaud.
Ses œuvres sont le fruit de vagabondages fabuleux ou de rencontres fortuites, elles sont habitées par le monde littéraire, plus rarement elles sont le reflet de l’actualité.
Tel Lewis Carroll, Frédéric Brigaud crée ses personnages comme le « Lapin très important « , il pratique l’humour grinçant et l’ambiguïté, ou bien il se les approprie comme Salomé de Richard Strauss, ou « Marguerite en l’air » du Faust de Goethe ou encore « Mab , la messagère » de Shakespeare…
Il n’y a pas de recettes pour décrypter ses œuvres, qui se lisent comme un rébus selon l’imagination de chacun.
Dans son atelier il modèle, moule, puis il retouche la cire après la fonte, ensuite il participe à la ciselure et à la patine en choisissant les nuances qu’il aime très colorées, introduisant une certaine polychromie.
Après un professorat de dessin, Frédéric Brigaud est admis à l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris. Puis il s’oriente vers la sculpture en travaillant les formes à partir du réel. Il est influencé par Zadkine, Henry Moore, Auguste Rodin et suit les ateliers de Couturier, Leygue et César. A la sortie des Beaux-Arts, il est pensionnaire de la Casa Velasquez à Madrid pendant deux ans.
Remettant en cause les formes et l’expressionisme il privilégie une approche poétique s’inspirant de contes, de nouvelles telle « l’enfant d’éléphant » de Kipling et de récits bibliques.
Fort de l’agrégation d’Arts Plastiques, il enseigne le dessin et le modelage à l’ENSAAMA Olivier de Serre et participe à de nombreuses expositions tant de groupes, que personnelles.
Jean-François OUDRY
Il me semble que J. F. Oudry, peintre et sage s’il est possible, nous convie aux noces alchimiques d’une matière impalpable et d’un réel qui fuit sans cesse. Pour cela, il élève, à la manière du vieux Bruegel, son regard pour mieux dérouler ses vastes paysages dans la tentative de saisir une globalité qu’il sait imprenable et où il multiplie jusqu’à l’horizon des accidents et des évènements plastiques afin sûrement de mieux prendre en charge l’oeil du spectateur. Le plaisir de l’oeil et de l’esprit est manifeste devant la qualité picturale de ses peintures autant due au mystère d’un savoir artisanal retrouvé qu’à l’invention même de la représentation. La couche de peinture est grattée, recouverte et regrattée par le peintre qui y délivre des signes repérables et les balises du temps et d’un espace inachevés et indéfinis. Il y a vraiment dissolution de la matière et coagulation des formes.
Dans ce même espace s’entremêlent, comme dans un espace fractal, des perspectives de champs, de rivières, de buttes et de fosses, de routes et de bosquets à peine dits, surtout pas décrits, mais répétés jusqu’à ce qui semble un ciel qui reprend à son compte certains signes terrestres. Tout un paysage inscrit, visiblement travaillé par l’homme et portant des stigmates: tours, entrepôts, digues, terrils, carrières, avec des zones privilégiées d’étangs ou de réservoirs d’eaux mortes où s’inverse le paysage, comme une invitation à visiter des profondeurs inquiètes.
Ici, à la manière de Bachelard, la matière rêve et songe, et s’organise sous les doigts du peintre dans un même espace peut-être mais ne répondant pas justement à l’injonction d’être exactement à sa place. D’où des glissements de lumière, des écarts dans l’ombre, des lignes de partage indues, des failles dans la continuité, des perspectives curieuses, ou peut-être pas, des plans qui viennent d’ailleurs et qui s’inscrivent en poussant les autres… Et pourtant, et là est la magie de cet art, quelle cohérence, quelle unité, quelle plénitude dans tout ce désordre organisé et quelle vérité nous offre J. F. Oudry dans cet imaginaire réinventé. Marc Giai-Miniet .